Mathador, in english please !
Jeu ô combien universel que le compte est bon, dont est inspiré Mathador. Cet avantage indéniable a poussé Eric Trouillot a tenter l’expérience « Mathador in English » avec une collègue professeur de langue. Un brin d’installation, un peu de vocabulaire et c’est partie pour la résolution d’un tirage dans la langue de Shakespeare.
Nos 10 chiffres sont désormais familiers un peu partout sur Terre. Nés en Inde, il y a environ 1500 ans, ils ont voyagé pendant 1000 ans pour s’installer progressivement un peu partout sur la planète. Il faut savoir que cette dimension universelle ne s’est pas fait d’un claquement de doigts mais plutôt dans la douleur car ces 10 chiffres ont du supplanter d’autres systèmes de numération et prouver leur supériorité. Au-delà de la facilité à écrire tous les nombres grâce à la numération de position indienne et l’apport du zéro, également indien, c’est le calcul et l’écriture des opérations qui a beaucoup contribué à leur installation. Si l’écriture des nombres et le calcul sont devenus langage universel, la prononciation de ces nombres et la verbalisation de ces calculs ne le sont pas, la multitude des langues ne le permettra pas.
L’apprentissage des nombres et des opérations basiques étant au programme de la plupart des langues vivantes au collège, l’idée de faire vivre des séances Mathador en cours de langues vivantes a petit à petit germé. D’autant plus que le principe de base, le compte est bon, est universel et ne dépend pas de la langue.
Mathador en anglais, mode d’emploi
Proposition faite aux collègues de langues vivantes, c’est une collègue d’anglais, Céline Pasquier, avec laquelle nous avons souvent une classe de 6° en commun qui est intéressée. Et depuis quelques années maintenant, je lui transmets par mail ou via Pronote à sa demande des tirages Mathador. J’utilise souvent le tirage Twitter du vendredi. Une capture d’écran, avec en prime des solutions, c’est l’intérêt du tirage Twitter et hop c’est envoyé en pièce jointe.
Les tirages sont aussi parfois transmis sous forme de photos de lancers de dés.
Les élèves sont groupés en îlots et cherchent donc en équipe. La recherche se fait déjà d’un point de vue mathématique avec des tests et du tâtonnement de façon à trouver le nombre-cible. Il y a déjà des échanges au sein du groupe, c’est l’intérêt de l’îlot qui facilite un premier niveau d’échanges au sein du groupe avant les échanges avec toute la classe. Puis vient le temps des propositions de solutions avec écriture en ligne et verbalisation en anglais, et enfin total des points de la solution.
Intérêt pédagogique
En plus d’être en phase directe avec les programmes, c’est une façon de rendre ludique et attractif l’apprentissage des nombres et des premières opérations en anglais. Le dispositif est très simple et sa mise en place dans la classe avec un peu d’affichage ne pose aucun problème.
Il est important de créer des passerelles entre les différentes matières au collège et les apprentissages, en voilà un exemple.
À propos de lien, il est à noter que ce dispositif d’échanges Maths/Anglais avec Mathador est également utilisé dans le cadre de la liaison CM2/6ème. Dans un premier temps, des tirages Mathador communs entre une classe de CM2 et ma classe de 6ème sont échangés. Lors de la visite des CM2 au collège en fin d’année, c’est l’occasion de faire quelques tirages en situation, avec lancer des dés, et traduction des calculs en anglais !
Conclusion
Rapprocher un peu plus les maths de la vraie vie, calculer dans une autre langue que la sienne avec l’apport du jeu, c’est un peu la synthèse de cette expérience. Elle dure depuis quelques années déjà pour le plaisir des élèves mais aussi de leurs professeurs ! Je dois l’avouer, j’ai aussi beaucoup appris ! Alors, si ça vous tente, c’est à vous…