Les maths à dos de kangourou
Le plus célèbre des concours de mathématiques, le concours kangourou, réunit chaque année plus de 6 millions d’élèves dans le monde. Né il y a trente ans dans le but de diffuser la culture mathématique, l’incontournable QCM s’adresse aussi bien aux primaires qu’aux lycéens. Retour sur cette initiative, avant la prochaine édition le 16 mars 2023.
De quelle poche est sorti le concours kangourou?
C’est en 1991 qu’André Deledicq et son équipe, mus par la volonté de diffuser la culture mathématiques, créent le concours kangourou en s’inspirant du concours national australien. Fort de son succès, le concours se développe à l’internationale en 1995 grâce à l’association Kangourou sans frontière.
Depuis, c’est environ 6 millions d’élèves répartis dans une centaine de pays participent à l’épreuve chaque année, vertigineux !
QCM : questions à choix mathématiques
Tout comme son homologue australien, le concours kangourou se présente sous forme d’un questionnaire à choix multiple. Le QCM comporte 24 questions – 16 pour les CE2-, de difficulté croissante, abordant les différentes notions des mathématiques : calculs, géométrie, logique etc. À noter que les pays participants possèdent tous le même sujet, à une exception près car 5 questions du QCM peuvent être modifiées pour coller aux différents programmes scolaires.
Pour chaque question, 5 réponses sont proposées mais seulement une est correcte. Chaque bonne réponse rapporte 3, 4 ou 5 points. Attention cependant, une mauvaise réponse coûte un quart de sa valeur en point, aïe !
6 sujets différents, correspondant aux différents niveaux scolaires, sont ainsi proposés :
- Ce2,cm1 et cm2
- 6e/5e
- 4e/3e
- voie professionnelle
- lycée général et technique
- lycée général et technique, options scientifiques
L’épreuve dure 50 min et est organisé pendant la semaine des maths. Les résultats aboutissent à un classement national, mais chaque élève gagne une récompense quelle que soit sa place !
Ainsi, ils peuvent recevoir :
- un magazine mathématique : Les malices du kangourou
- un objet mathématiques (règle de Pythagore par exemple)
- Le sujet du concours.
Du kangourou au koala
Victime de son succès, le concours kangourou s’est vu décliné en une version plus ludique pour les CP-CE1 : le jeu koala. Si le principe reste le même, des questions mathématiques à résoudre et des lots offerts à la fin, la mise en place est beaucoup plus souple : possibilité de jouer en équipe, pas de classement final… et pour cause, il s’agit d’un jeu et non d’un concours !
Les conseils d’Éric Trouillot
Le concours Kangourou, c’est 24 énigmes courtes et attrayantes dans l’univers des nombres, de la géométrie, de la logique. Pour faire simple c’est 8 facile, 8 moyenne et 8 costaud !
On retrouve la dimension combinatoire avec ce choix à faire parmi les 5 réponses, avec l’apport du raisonnement par élimination que l’on retrouve rarement en maths. C’est-à-dire qu’on peut trouver la réponse si on est capable d’éliminer 4 propositions parmi les 5, sans vraiment avoir cherché la réponse !
Comme pour Mathador, 5 nombres pour fabriquer le nombre-cible et là, 5 réponses proposées pour une énigme !
Il y a de toute évidence une grande complémentarité entre Mathador et Kangourou par le fait que Mathador travaille le répertoire mental de nombres et d’opérations alors que Kangourou est dans la famille résolution de problèmes.
On retrouve la grande problématique de nos élèves français qui sont en difficulté dans les tests internationaux en mathématiques depuis 20 ans maintenant : on mesure des difficultés importantes en résolution de problème et en calculs. L’aisance en calcul et la construction d’un répertoire mental qu’apporte la gymnastique Mathador est certainement une condition nécessaire à travailler pour pouvoir ensuite progresser en résolution de problèmes.
Les deux composantes sont intimement liées.
On a peut-être oublié cette dimension calcul, notamment mental, dans nos pratiques en classe depuis une trentaine d’années… (attention : avis perso !)
Mais ça change, le virage est en cours, notamment dans le premier degré où la problématique du calcul est bien posé avec une place importante pour la verbalisation.
Les programmes cycle 2 et cycle 3 donnent une place importante au calcul mental réfléchi, de plus en plus grande depuis les programmes de 2002.
Et bien sûr, le jeu contribue à cette évolution.