Le coup de fil Mathador à Sébastien Reb
Pour ses 20 ans, Mathador vous prépare une petite série de témoignages tout au long de l’année 2019 ! Aujourd’hui, rencontre avec Sébastien Reb. Il est professeur de mathématiques au collège Pierre Larousse à Toucy, dans l’Yonne. Mais il a également d’autres cordes à son arc : il est formateur académique, chargé de mission pour faire des visites conseilles pour les néo-titulaires et les contractuels, et créateur d’un laboratoire de maths à destination de la formation continue des enseignants. Son nom ? Le Labo M Toucy, inauguré en novembre 2019.
D’où vient votre passion pour les maths ?
Cela remonte à peu près au lycée. J’étais à cette époque très attiré par la vulcanologie, car je lisais les livres d’Haroun Tazieff, et j’étais vraiment passionné. J’ai assez vite compris dans mes études universitaires que les mathématiques étaient l’outil de base pour pouvoir faire pas mal de sciences. Je pense que le véritable déclencheur s’est produit en deuxième année de faculté. Je me suis aperçu que les mathématiques me plaisent fortement, pour leur rigueur, pour leur précision, pour leur beauté aussi. C’est curieux de dire que les mathématiques sont belles, mais c’est ce qui m’a attiré à ce moment-là. Le second déclencheur a été ma volonté de transmettre ce que j’avais appris : c’est de là qu’est née mon idée pour passer le concours pour devenir enseignant, et le transmettre aux plus jeunes.
Jeux et maths, une équation gagnante ?
C’est incontournable pour moi ! Je propose trois petits verbes à associer à l’enseignement des maths vis-à-vis du jeu :
- Dédramatiser : c’est important d’essayer d’enlever le stress qu’il peut y avoir à faire des mathématiques pour bon nombre de jeunes aujourd’hui, c’est assez étonnant.
- Manipuler : il est, je pense, essentiel de manipuler avant d’intégrer des concepts mathématiques, qui peuvent parfois devenir très abstraits.
- Jouer : évidemment ! C’est vraiment une chose essentielle, au cœur du travail que l’on peut faire avec les élèves.
Comment jouer en classe ?
Concrètement, ce n’est pas une tâche aisée. Intégrer le jeu dans le cours de mathématiques, c’est l’intégrer dans une progression annuelle, et c’est cela le plus difficile. Il s’agit de prendre beaucoup de recul : cela demande des connaissances variées sur les jeux que l’on peut faire. Je mets en place pas mal de jeux, comme Trio, ou des jeux à partir de dés, qui vont préparer un petit peu le jeu Mathador. Mais il n’y a pas que cela. Il existe également le coloriage, car les élèves adorent ça. Il existe beaucoup de petites activités qui sont ludiques avec le coloriage, que les élèves peuvent faire en classe et qui permettent d’introduire d’autres concepts. On peut aller très loin avec les élèves dès le cycle 3. On peut parler d’une certaine forme de culture mathématiques avec le théorème des quatre couleurs par exemple, qui est un théorème fabuleux. Cela permet d’avoir de grands débats. Cette ouverture sur une culture mathématiques commune est, je le pense, essentielle pour donner l’appétit à nos élèves de faire des mathématiques.
Quel est votre usage de Mathador ?
Je suis inscrit à Mathador Classe, mais j’introduis d’abord des jeux avant d’introduire Mathador avec mes élèves. J’utilise notamment le jeu plateau, Mathador Flash avec les dés. Les élèves vont lancer les dés et vont essayer de trouver un compte pendant 4 minutes. J’ai carrément un minuteur dans ma salle que les élèves peuvent manipuler : c’est devenu une sorte de petit rituel. L’intérêt des dés est qu’il n’y aura pas toujours un coup Mathador, donc c’est très intéressant d’en discuter avec eux et de débattre des procédures.
J’utilise aussi la version numérique du jeu, avec Mathador Solo et Mathador Chrono. Je le fais souvent en aide personnalisée, car l’accompagnement pédagogique que je fais avec mes sixièmes est exclusivement tourné sur le jeu. Il y a des élèves qui vont faire par exemple 15 minutes de Mathador Solo : celui qui réalise le plus haut score pendant 15mn sur auras son nom au tableau. Cela amène une émulation dans la classe et c’est quand même fabuleux à voir et à vivre. L’autre partie de la classe va par exemple travailler sur de l’algorithmique débranchée, et après, on inverse pendant la séance. Ça se passe très bien.
J’utilise également un petit logiciel que j’ai créé. C’est un tableur pour générer du Mathador aléatoire, avec quelques paramètres. Cela me permet de faire un Mathador qui leur parait aléatoire pour eux, mais qui ne l’est pas tout à fait. Des fois je ne dis pas tout à mes élèves non plus !
Vous avez quelque chose à ajouter ?
Joyeux anniversaire Mathador évidemment pour les 20 ans ! Ça fait également 20 ans que j’enseigne, donc les deux vont bien ensemble. Je tiens à dire que les mathématiques, c’est une matière fabuleuse, c’est une matière qu’il faut vraiment partager entre nous enseignants, pour pouvoir découvrir plein de choses nouvelles. Partageons vraiment les mathématiques tous ensemble !