Des conférences pour faire vivre le calcul mental dans les classes
Aujourd’hui, Eric Trouillot nous plonge au cœur des conférences dédiées aux jeux et au calcul mental. L’occasion de retracer vingt ans d’échanges, d’innovations et de pratiques partagées, et de découvrir comment ces rencontres inspirent et soutiennent enseignants et formateurs dans leur quotidien pédagogique !

La montée en puissance de la question de l’enseignement du calcul mental
Les sollicitations pour présenter Mathador et d’autres jeux ont commencé en 2005-2006, principalement avec le réseau des CRDP et en lien avec la place du jeu à l’école et dans l’enseignement des mathématiques. Les dix premières années de ce nouveau siècle ont vu une montée en puissance de la place du jeu dans les apprentissages en mathématiques. Le jeu trouvait enfin sa place après la maternelle ! Ce mouvement est toujours en action et se prolonge après l’école primaire, de la maternelle à l’université comme le dit bien l’APMEP !
Parallèlement à cette percée du jeu à l’école, la problématique de l’enseignement du calcul mental n’a cessé de prendre de l’ampleur. Entre les nouveaux programmes de 2002 avec des documents d’accompagnement qui distinguaient bien le calcul mental réfléchi et le calcul mental automatisé avec des didactiques différentes, et les récents programmes de 2025, c’est plus de 20 ans de montée en puissance de la place du calcul mental dans l’enseignement des mathématiques.
De la première étude PISA au rapport Villani-Torossian
Dès l’année 2000, première étude PISA, l’institution Education Nationale découvre les difficultés importantes d’une grande partie de nos élèves en résolution de problème, puis d’autres études comme TIMSS ou celles de la DEPP avec le dispositif CEDRE ne feront que confirmer cette tendance nette. Les difficultés en calcul pour nos élèves, en comparaison des autres pays de l’OCDE, étaient déjà nettes.
Le lien entre ces grandes difficultés en résolution de problèmes et celles en calcul et notamment en calcul mental s’est fait progressivement. D’un problème au début des années 2000, sans mauvais jeu de mots, en résolution de problèmes avec des prolongements en calcul, on est passé à une véritable prise de conscience depuis 2018 et le plan math, sur les bases du rapport Villani-Torossian, du caractère central des difficultés en calcul, et en calcul mental, de nos élèves.
Des conférences sur le calcul mental qui se multiplient
Ce changement de paradigme s’est traduit dans les demandes de conférences qui me parvenaient. Oui, le jeu et sa place dans un enseignement du calcul était toujours présent mais le calcul mental et sa didactique ont petit-à-petit pris une grande importance jusqu’à devenir aujourd’hui une priorité. Par les CRDP puis par les ateliers Canopé, puis directement par les circonscriptions du primaire, les demandes de conférences sur ce thème du calcul mental et de sa didactique avec le jeu n’ont cessé d’augmenter. Il est vrai que le plan maths et tout ce qui a été mis en place dans ce cadre y a beaucoup contribué.

Du présentiel au distanciel en passant par l’hybride : des formats qui évoluent
Jusqu’à la crise du Covid, mes conférences se déroulaient toutes en présentiel. La visioconférence, déjà existante mais encore de façon confidentielle, devient alors l’outil indispensable pour assurer une continuité pédagogique avec nos classes et nos élèves. Le prolongement naturel de cette nouvelle pratique a été de multiplier les possibilités d’échanges et de faire vivre une conférence en distanciel.

Même si on ne remplacera jamais la puissance des échanges en présentiel, force est de constater à l’usage que le principe de la conférence en visioconférence a de nombreux avantages : évite les déplacements de tous, le confort d’être chez soi dans son cadre et enfin, le thème du calcul mental et du jeu se prête assez bien à ce format avec la dimension visuelle des jeux qu’il est tout à fait possible d’intégrer dans un diaporama. De plus, la plupart des outils de visioconférence existants sont assez faciles à utiliser pour faire vivre les échanges grâce au tchat ou même par la prise de parole possible pour chacun.


Il est même possible de combiner les deux. Une partie des collègues en présentiel et pour ceux qui sont éloignés, possibilité de suivre la conférence filmée en direct et retransmise en visio. Ce sera le cas dans quelques semaines dans les locaux de Canopé Vesoul et retransmise en visio.
Quelques mots sur le contenu de mes conférences
La première partie de mes conférences est généralement consacrée aux repères culturels et à l’image grand public du calcul mental qui sont des freins à une évolution des pratiques. Il faut notamment conscientiser qu’une pratique excessive et trop tôt du calcul posé, avec les célèbres techniques opératoires, peut être bloquant pour rentrer dans une véritable relation avec les nombres et les opérations. Ces techniques opératoires ont longtemps été le graal de tout enseignement du calcul, or ce n’est absolument pas le cas.
Pour associer le calcul mental au raisonnement, en liaison avec les propriétés des nombres et des opérations, donc faire des mathématiques, il est important d’installer la verbalisation des procédures, moment important pour entendre de nouvelles procédures de calcul, les comprendre avant de pouvoir les utiliser et placer l’écrit à la bonne place, c’est-à-dire le prolongement de la pensée.
Un moment est consacré aux automatismes, ces faits automatisés dont on a tous besoin mais qu’il faut construire, notamment grâce à la verbalisation. Avec la rapidité associée, l’installation des automatismes est encore trop souvent associée à des apprentissages par cœur.
Enfin un gros zoom est proposé sur les pratiques dites « à l’envers », en fait l’idée simple de fabriquer des nombres qui va avec tout le travail de décomposition-recomposition, désormais très présent dans les programmes.

Le lien est alors fait avec les outils pour faire vivre cette pratique du calcul mental, avec les jeux de type « Compte est bon » qui sont la parfaite illustration de cet esprit décomposition : un nombre-cible à fabriquer avec des nombres-outils. C’est tout l’objet de la deuxième partie de mes conférences : une présentation de différents outils pour faire vivre cette nouvelle culture mentale.

Au-delà de la dizaine d’outils présentés pour mettre en application ces principes, je souligne l’importance de scénariser les outils choisis dans le cadre d’une progression annuelle, une façon d’acter le caractère central de ces pratiques mentales et de placer les pratiques écrites, en ligne d’abord puis posé, dans le prolongement de la mentalisation de cette relation aux nombres et aux opérations. Sans oublier bien sûr, l’indispensable caractère amical qu’il faut installer dans les pratiques avec les nombres et les opérations, le jeu, avec des pratiques régulières, devient alors incontournable !
D’autres prolongements possibles…
Avec le numérique et les outils de visio-conférence, les échanges avec des classes se sont multipliés ces dernières années : bien sûr autour du Concours Mathador annuel, mais également dans le cadre de concours locaux organisés dans des circonscriptions ou entre circonscriptions pour passer un moment ensemble avec quelques situations jeux suite à une remise de prix en fin d’année, ou encore dans le cadre du salon de la Culture et des Jeux Mathématiques chaque année à Paris, Place St Sulpice.

Construisons ensemble les futures conférences sur la ludopédagogie !
Vingt-cinq conférences et visioconférences sont déjà programmées pour cette année scolaire 2025-2026 consultable sur l’onglet « Formation » du blog Mathador.
Canotech proposera une visioconférence le mercredi 10 juin 2026 sur le thème de l’enseignement du calcul mental avec des jeux. Les inscriptions seront possibles en ligne sur le site de Canotech.

Si un tel projet de conférence pédagogique en présentiel ou en distanciel vous intéresse, n’hésitez pas à prendre directement contact avec moi !
Et vive le calcul mental !
