Retour sur la première journée de formation du projet de recherche e-FRAN

Le projet e-FRAN « Un territoire calculant en Bourgogne-Franche-Comté » prévoit l’accompagnement et la formation des enseignants dont les classes sont impliquées. Ces formations porteront notamment sur le calcul mental et l’articulation du jeu Mathador avec les apprentissages.

La première formation de formateurs engagés dans le projet e-FRAN a eu lieu à Dijon le 30 novembre 2016.

Cette première journée était dédiée à la remise en contexte du projet et visait un apport didactique sur le calcul mental.

Conférence de Denis Butlen, professeur des universités et spécialiste du calcul mental

Denis Butlen spécialiste du calcul mentalLors de la conférence, les 60 formateurs présents ont pu profiter de l’intervention de Denis Butlen, professeur des universités et spécialiste du calcul mental, directeur du laboratoire de didactique André Revuz. Dans le cadre du projet « Territoire calculant », son équipe sera chargée d’étudier les datas produites par les élèves et de dégager des profils d’élèves calculants.

Denis Butlen s’intéresse aux pratiques du calcul mental en classe. Ses recherches recouvrent trois champs principaux :

  • l’étude des difficultés rencontrées dans l’apprentissage des notions mathématiques ;
  • l’analyse des pratiques des professeurs des écoles enseignant les mathématiques ;
  • les rapports entretenus entre sens et technique dans l’apprentissage numérique des élèves.

Ce dernier point en particulier a été évoqué dans sa conférence du 30 novembre, qui s’est structurée entre points théoriques et points pratiques pour aborder le calcul mental en classe. Il est revenu sur le statut et le rôle du calcul mental dans les apprentissages, les résultats de la recherche à ce sujet. Il a évoqué les modalités de mise en œuvre des activités de calcul mental en lien avec les nouveaux programmes.

Les enjeux du calcul mental, le paradoxe de l’automatisme

La pratique du calcul mental en classe vise à développer les connaissances numériques des élèves. Elle nécessite une installation suffisante de faits numériques mémorisés et de modules élémentaires de calcul. C’est ce qui permet aux élèves de mobiliser des procédures plus adaptées et d’échapper à l’automatisme.

Il s’agit d’acquérir un certain nombre d’automatismes pour justement y échapper. Décomposition et jeux sur les nombres aideront ce travail sur les prérequis et permettront une meilleure adaptabilité des élèves.

Pour donner sens au calcul mental

Le développement de l’adaptabilité des élèves peut être réinvesti lors de la résolution de problèmes numériques. La pratique régulière du calcul mental accélère le processus d’automatisation de la reconnaissance des opérations intervenant dans la résolution de problèmes.

Deux types de séances de calcul mental en classe peuvent être mises en place, chacune ayant des objectifs différents :

  • les séances courtes et quotidiennes permettent d’accroître et d’entraîner les performances ;
  • les séances plus longues permettent, quant à elles, un travail sur les procédures : explication, comparaison, institutionnalisation.

Des résultats

Les élèves font moins d’erreurs dans le choix des opérations s’ils ont l’habitude de pratiquer le calcul mental. Le processus de reconnaissance est accéléré.

Mais cette pratique a ses limites. Pour les élèves les plus en difficulté, l’automatisation est une source de difficulté. Celle-ci est elle-même source de contradictions, car si les automatismes sont trop ancrés, la décontextualisation et les généralisations mises en place pour résoudre des problèmes peuvent être créatrices de difficulté.

Remise en contexte et groupes de travail départementaux

Atelier lors de la formationDans un second temps, l’équipe projet est revenue sur la genèse de ce dispositif et a présenté de manière détaillée le projet.

Une découverte des nouvelles versions du jeu Mathador a permis aux formateurs de mettre en relation certains éléments didactiques de la conférence avec des situations pédagogiques proposées par le jeu, accompagnés d’apports d’Éric Trouillot (inventeur du jeu).

Les formateurs se sont ensuite constitués en groupes de travail départementaux afin de construire les contenus de formation à proposer aux enseignants impliqués dans le projet « Un territoire calculant en Bourgogne » et organiser leur déploiement.

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