Interview de Sébastien Puma, chercheur au sein du projet e-FRAN
C’est au tour de Sébastien Puma de répondre à nos questions. Chercheur en psychologie cognitive, il est associé au projet e-FRAN « Un territoire calculant en Bourgogne-Franche-Comté ». Il nous en dit plus sur ses recherches et ses liens avec Mathador.
Quel est votre parcours ?
Après un baccalauréat scientifique, je me suis tourné vers des études en psychologie. Juste après avoir soutenu ma thèse en psychologie cognitive, j’ai intégré le projet e-FRAN « Un territoire calculant en Bourgogne-Franche-Comté ».
Quels sont les liens entre vos recherches et ce projet ?
Dans le cadre de ma thèse, j’ai travaillé sur l’utilisation de la mémoire de travail dans les apprentissages. Pour cela, nous avons utilisé des calculs mentaux comme tâche expérimentale. La dernière question de la présidente de mon jury de thèse portait sur les différentes stratégies que pouvaient utiliser les élèves lorsqu’ils réalisaient ces calculs. J’avais alors répondu que ce serait ma prochaine recherche. Mathador se place donc directement dans la continuité de mes études précédentes en s’intéressant aux stratégies des élèves lors des épreuves.
Quels sont vos objectifs pour ce projet ?
Apprendre comment les élèves apprennent… et proposer de ne pas faire apprendre les opérations par cœur dès le début du primaire mais de les faire jouer à Mathador à la place. Plus concrètement, il s’agit actuellement d’étudier les stratégies utilisées par les élèves lors de la réalisation des épreuves. Ces stratégies pourront ensuite être mises en lien avec des indicateurs de connaissances.
Comment envisagez-vous vos recherches ?
Ces recherches sont forcément multidisciplinaires. Elles permettent une grande collaboration avec les collègues de didactique et de statistiques, ce qui offre plusieurs perspectives nouvelles et des échanges appréciables. Elles se décomposent donc en une partie individuelle (bibliographie et approche purement « psychologie cognitive ») et d’une partie collective permettant de confronter les hypothèses et les apports des différents courants théoriques. L’équipe regroupant trois approches très variées, cela permet de profiter pleinement de ces différences.
Pourriez-vous nous faire un bref point d’étape ?
Mon travail dans le projet a commencé par un grand travail de bibliographie, nécessaire, qui a permis de contribuer à l’élaboration des indicateurs du profil d’élève. Je me suis ensuite concentré essentiellement sur les bases de données des concours des années précédentes, dans lesquelles un grand nombre d’élèves réalisaient tous les mêmes épreuves. Ces bases de données ont permis de tester les indicateurs. Actuellement, je me penche sur la notion de stratégie, la manière de réaliser les épreuves, qu’utilisent les élèves.
Dans quel laboratoire de recherche travaillez-vous ?
Je travaille au sein de l’équipe CRAC (Compréhension, raisonnement et acquisition de connaissances) du laboratoire Paragraphe (EA 349), à l’université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis.
À quand les résultats ?
Avant 2020 j’espère ! Il faut bien noter que le temps de la recherche est un temps long et qu’il est très nouveau pour nous de répondre à des échéances en termes de résultats de recherche. D’une certaine manière, les premiers résultats sont déjà là, ce qui ne nous empêche pas de continuer à chercher.
Jeu et mathématiques, le duo gagnant ?
Jeu et apprentissages en général, le duo gagnant depuis quelques millénaires…