Aujourd’hui on joue avec Shut the box

Aujourd’hui, Eric Trouillot teste pour vous le jeu Shut the box, ou « ferme la boîte ». Ce jeu ancien a certainement vu le jour en France à la fin du XIXème siècle. On le retrouve sous d’autres formes ou d’autres noms comme le Trac. Ses variantes sont nombreuses.

C’est un jeu très simple qui utilise le plus souvent deux dés cubiques. Le joueur lance les deux dés puis fait la somme des deux nombres qui va de 2 au minimum (1+1) à 12 au maximum (6+6). Il va pouvoir relever un ou deux des clapets qui sont devant lui, dont la somme est la même que celle des deux dés.

Par exemple, si le lancer des deux dés est 4 et 5, il peut relever le clapet 9, ou bien le 1 avec le 8, ou le 2 avec le 7, ou le 3 avec le 6 ou encore le 4 avec le 5. C’est ensuite à un autre joueur de lancer les deux dés et de procéder de la même façon. Et ainsi de suite.

Dès qu’un joueur est bloqué suite au lancer des dés, quand il ne peut plus relever de clapets, il a fini la partie et additionne les nombres sur les clapets qui n’ont pas été relevés. Le gagnant de la partie est celui qui obtient un total le plus petit possible. Si un joueur arrive à relever tous ses clapets, il a gagné et il peut « Shut the box », soit fermer la boîte !

Quelques variantes 

  • Le nombre de clapets à fermer par joueur est variable suivant les versions de Shut the box. Il est souvent de 10 mais il est parfois de 12 et aussi de 9.
  • On peut jouer avec trois dés.
  • On peut jouer en solo.
  • On peut décider de pouvoir relever 3 clapets lors d’un lancer.
  • On peut imaginer d’ouvrir les calculs de décomposition aux autres opérations que l’addition.
  • On peut lancer les dés chacun son tour ou bien laisser un joueur lancer les dés autant de fois qu’il peut avant d’être bloqué.
  • On peut aussi jouer avec des cartons, façon loto, en recouvrant les cases avec des pions. Il faut alors retirer ou bien déposer les pions au fur et à mesure de la partie. D’anciennes versions du jeu étaient éditées sous cette forme.

Le jeu en situation 

Avec un lancer d’un 4 et d’un 6, le joueur a relevé le clapet du 10 mais il aurait pu relever le 1 avec 9 ou le 3 avec le 7. En revanche il ne pouvait pas utiliser les décompositions 6+4 et 8+2 car les clapets 4 et 8 sont déjà relevés.



Pour qui ?

Possible de jouer dès 7 ans. De 2 à 12 joueurs, voire plus en faisant des équipes. Shut the box est idéal pour le cycle 2.

Comment ?

Le jeu peut s’utiliser dans un cadre scolaire comme dans un cadre familial. À l’école, le club jeux est un endroit idéal mais un fonctionnement en atelier jeux dans la classe est tout à fait possible. Le jeu en équipe est envisageable.

Commentaires pédagogiques 

Shut the box est une pépite pédagogique. C’est le jeu idéal dans la période cycle 2 où l’on construit  les premières pierres de la relation aux opérations, pour installer une culture de la décomposition des petits nombres, les entiers inférieurs ou égal à 12. C’est une porte d’entrée dans le monde du calcul à l’envers en se limitant aux additions pour commencer. C’est également un bon support ludique pour travailler les compléments, notamment les compléments à 10.

Evidemment la dimension aléatoire est forte avec ce lancer des deux dés, mais très vite le questionnement et la dimension tactique va s’installer :
Que dois-je choisir comme décomposition ?
Que faut-il chercher à éliminer comme nombres ?
Le gain de la partie avec la plus petite somme va bien sûr inciter à se débarrasser des grands nombres. Le choix de la décomposition en tenant compte de l’objectif final et des clapets déjà relevés incite le joueur à rentrer dans un raisonnement.

Shut the box permet de découvrir la diversité des décompositions d’un nombre en une somme de deux termes et incite à les lister. Il permet de sortir de la binarité du calcul à l’endroit, c’est-à-dire une opération donc un résultat. Cette pratique naturelle induit parfois la fausse idée du chemin unique pour  réaliser un calcul. C’est la puissance pédagogique de la décomposition qui à l’inverse permet de découvrir toute la richesse des liaisons potentielles d’un nombre grâce aux multiples décompositions possibles.

Bon jeu à tous !

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