Faire vivre le calcul mental en classe #2
Les premières semaines jusqu’aux vacances de la Toussaint ont été l’occasion d’installer en classe de bonnes habitudes et quelques rituels de pratiques mentales. Désormais, nous allons pouvoir commencer à bénéficier de ces mises en place. Le triptyque RRV (Régularité-Répétition-Verbalisation) commence à s’installer…
Le calcul mental réfléchi, une clé
J’évoquais, dans le billet précédent, le diaporama comme un outil pour faire vivre ce triptyque. Au cœur du système se trouve le calcul mental réfléchi. C’est lui qui est le fil conducteur de cette régularité. La pratique du calcul mental réfléchi est une forme d’activité mathématique. C’est une façon de découvrir les propriétés des opérations qui se cachent souvent derrière des astuces de calcul mental. C’est également une façon de raisonner par les justifications et les explications nécessaires lors de la phase de verbalisation et d’échanges. Le calcul mental vit aussi dans les résolutions de problèmes avec l’utilisation des opérations nécessaires et des ordres de grandeur. On le retrouve aussi en géométrie dès qu’on manipule des grandeurs comme le périmètre ou l’aire. Enfin, dans la pratique des jeux de calcul comme Trio et Mathador, avec la recherche du nombre-cible, on est encore dans le calcul mental réfléchi. Les décompositions, les tests et tâtonnements nécessaires avec des erreurs pour fabriquer ce nombre-cible sont de parfaites illustrations de pratiques du calcul mental réfléchi. C’est l’addition de tous ces travaux, dans la durée et la régularité, qui fabrique ce lien intime que nous ressentons avec les nombres et les opérations. Les automatismes n’en seront que le prolongement naturel. Encore une fois, la régularité et la répétition donneront une assise plus solide à ces automatismes. Et, bien sûr, un travail de mémorisation pure, indispensable pour certains, permettra de les consolider.
Un équilibre à trouver entre les différentes pratiques ludiques
Les élèves connaissent les jeux Trio et Mathador. Ils ont découvert les sites internet Mathenpoche et Calculatice. Il faut désormais trouver un équilibre entre les différentes facettes du calcul mental en classe. Lancer les dés Mathador en classe est important car c’est un moment privilégié. En effet, les élèves lancent les dés, ce sont leurs nombres, la magie et le mystère du jeu et des dés entrent en scène ! Bien sûr, l’aléatoire n’est pas toujours arrangeant, le tirage est parfois trop facile ou difficile. Mais il est intéressant de se confronter tous ensemble à une situation nouvelle et qui, finalement, peut s’avérer impossible. Pour autant, on a cherché, testé, essayé. On a donc fait des mathématiques. Les situations de lancer de dés et de Trio sont également présentes dans les diaporamas.
Le croisement de situations de jeux en réel avec des situations numériques est pédagogiquement intéressant. En effet, le numérique (sites internet ou logiciels ou applis) installe un lien entre la classe et l’environnement familial. Le nombre d’élèves qui n’ont pas accès au numérique est heureusement de plus en plus faible. D’autre part, le numérique permet d’installer une pratique rapprochée dans le temps du calcul mental classique à l’endroit avec du calcul mental à l’envers. Par exemple, l’association Calculatice et Mathador, lors d’une même séance en salle informatique, permet à l’élève de jouer sur ces connaissances directes, du type 6×7 = ? grâce à Calculatice et de fabriquer 42 avec différents nombres grâce à Mathador. Autre atout du numérique, la rapidité liée au fonctionnement de l’outil, avec souris ou tactile, met en scène le facteur « répétition ». Le cerveau, pour mémoriser, a besoin d’un travail répétitif à l’image du travail de gammes d’un musicien ou d’un sportif. Le numérique, avec des outils bien choisis, va permettre de rendre attractif le travail répétitif.
Il est temps de penser au concours Mathador Classe ! La mécanique du jeu est installée, on verra dans les semaines à venir pour la mise en place d’entraînements plus spécifiques, notamment en installant la contrainte du chronomètre. On en reparle dans le prochain billet…