Mathador, les dés et le numérique, par Julien Crémoux

Coup de projecteur sur vous, enseignants, qui utilisez Mathador en classe ! Usages, progressions constatées… Partagez avec la communauté Mathador votre expérience ! Aujourd’hui, c’est Julien Crémoux, professeur des écoles en Bourgogne-Franche-Comté, qui ouvre cette nouvelle rubrique.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Julien Crémoux, professeur des écoles à Nuits-Saint-Georges, en Côte d’Or, dans une classe de CM. J’ai toujours travaillé en cycle 3 et depuis 3 ans, j’ai une classe double-niveau CM1-CM2.

Comme enseignant, je cherche à favoriser la personnalisation des apprentissages : j’ai d’abord développé à partir de 2011 des outils numériques de remédiation, puis j’ai organisé une classe coopérative. En outre, ma posture d’enseignant a été modifiée avec la mise en place d’une pédagogie inversée, notamment en français et mathématiques. J’ai ainsi essayé de constituer un espace en classe et hors la classe qui permette aux élèves de progresser à leur rythme,  en m’appuyant particulièrement sur des ressources numériques.

Dès mes débuts dans ces pratiques, j’ai choisi de partager mon travail via un blog enseignant. Au fil des échanges, j’ai découvert la grande salle des profs que constitue Twitter ! J’ai pu y découvrir des pratiques et des projets, enrichir ma pédagogie et échanger avec des enseignants curieux et à l’écoute.

Cette année, ma classe compte 25 élèves, 8 CM1 et 17 CM2. Toutes les semaines, le travail des élèves est organisé selon un plan de travail qui contient les leçons à venir, les exercices à réaliser ou les projets à mener, notamment via Twitter ou l’utilisation de Mathador, etc.

Depuis quand pratiquez-vous Mathador ? 

En septembre 2016, notre Inspecteur de Circonscription nous a proposé de participer au projet e-FRAN Territoire Calculant, autour de Mathador. J’ai tout de suite accepté avec une collègue de l’école. Je connaissais de nom le jeu Mathador mais ne l’avais jamais testé. Le fait de participer à ce projet m’a permis de découvrir le jeu et les applications.

L’an dernier, lors de la première année du projet, les élèves utilisaient l’application durant une quinzaine de minutes par semaine dans leur temps de travail en autonomie et je faisais le point régulièrement avec chacun pour savoir où il en était. En outre, je faisais des liens réguliers entre Mathador et les travaux de calcul mental menés quotidiennement. Néanmoins, c’est en participant aux différentes formations liées au projet e-FRAN Territoire Calculant que j’ai vu comment organiser au mieux mon travail en calcul mental et mes programmations avec l’outil Mathador, que ce soit le jeu de dés ou l’application.

Pouvez-vous nous détailler votre utilisation de Mathador en classe ?

Cette année, j’ai repris ma programmation en calcul mental afin de pouvoir utiliser au mieux les apports pédagogiques et didactiques de Mathador. Ainsi, chaque semaine, les élèves continuent à jouer sur l’application Mathador durant 15 minutes mais il y a maintenant, systématiquement, deux autres temps en groupe classe autour de Mathador :

– Je propose chaque lundi un tirage Mathador à la classe. C’est l’occasion d’un travail systématique autour du nombre cible à trouver. Je commence par donner ce nombre cible et les élèves sont invités à proposer autant de décompositions que possibles. En début d’année, ce sont des décompositions associant une opération et deux nombres puis au fil des semaines, je leur demande de complexifier la manière de trouver le nombre cible avec 2 opérations et 3 nombres, puis 3 opérations et 4 nombres. Ensuite, un maximum de propositions sont affichées au tableau afin d’observer la variété des techniques pour trouver le nombre cible. Les élèves ont ensuite 3 à 4 minutes pour atteindre ce nombre cible avec le tirage des dés et nous prenons le temps de noter les différentes solutions en faisant remarquer les techniques utilisées (reprise d’une partie des calculs proposés auparavant, démarrage par une  opération systématique, etc.).

– Un autre jour de la semaine, je propose un tirage pour jouer. Depuis janvier, cet exercice correspond au concours Mathador auquel la classe participe.

De plus, afin d’aider au mieux les élèves à entrer dans des stratégies d’utilisation variée des nombres, j’ai réalisé une fiche de constructions d’activités Mathador par les élèves eux-mêmes. Ces activités sont faites par les élèves à destination des autres élèves de la classe afin qu’ils puissent s’entraîner de manière variée à Mathador. Les activités à construire se rapprochent de ce que je leur propose mais en se mettant à ma place, les élèves développent d’autres compétences de réflexion sur la tâche à accomplir, la consigne ou l’aide à apporter.

Le détail de mes travaux se trouve ici : http://supermaitre.eklablog.fr/mathador-saison-2-des-outils-pour-les-eleves-a137917642

Quelle progression en calcul mental constatez-vous chez vos élèves ?

Au niveau des élèves, j’ai remarqué que le fait d’utiliser Mathador, en jeu de dés ou via l’application, permettait à tous les élèves de progresser. En effet, l’application sur tablette ou ordinateur propose des calculs de difficulté progressive, ce qui permet à tous les élèves d’être systématiquement face à des épreuves adaptées à leur niveau. Ainsi, ils conservent de la motivation face à une situation de challenge. Cela les aide également à ancrer des notions liées au nombre et à sa maîtrise : face aux épreuves proposées, les élèves peuvent dans un premier temps avoir recours de manière répétée à des stratégies identiques, et vont ainsi automatiser des opérations mentales qui leur font rapidement s’approcher puis trouver le nombre cible. Puis les niveaux augmentant, les stratégies mises en place ne suffisent plus, et les élèves doivent complexifier leur manière d’utiliser les nombres donnés pour trouver le nombre cible.

Concernant l’aspect jeu de dés fait en groupe classe, je remarque aussi des progrès cette année. En effet, lors du travail en commun d’écriture de plusieurs calculs, les élèves observent directement les différentes stratégies mises en œuvre et identifient l’efficacité de certaines d’entre elles en fonction des nombres donnés.

Par exemple, les élèves les moins à l’aise ont tendance à commencer systématiquement par une multiplication pour se rapprocher du nombre cible. Or, après plusieurs semaines de pratique, ils se rendent compte qu’une addition ou une soustraction faite avant peut permettre d’atteindre un nombre dans une table très proche du nombre cible.

Pour les plus à l’aise, et face aux mêmes données, il est intéressant de voir qu’ils comprennent vite ce qui peut être mis en œuvre pour obtenir un maximum de points et ce à partir de la comparaison des calculs proposés par la classe. Ainsi, ils observent que des calculs qui semblent identiques permettent d’obtenir plus de points ou un coup Mathador en fonction de l’ordre des opérations effectuées.

Merci Monsieur Crémoux ! 

Vous souhaitez partager votre utilisation de Mathador en classe ? Nous serions heureux de recueillir votre témoignage ! Contactez-nous à l’adresse suivante : mathador@reseau-canope.fr

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