Le calcul mental et le numérique

À l’heure de l’installation à grande échelle de tablettes dans les écoles, collèges et lycée, il est important de se poser la question sur l’apport pédagogique de ces outils, notamment pour une question qui intéresse ce blog, le calcul mental.

Associer le numérique à vos pratiques

La pratique de logiciels de calcul ludique depuis quelques années m’a permis d’établir quelques constats qui relèvent du domaine de l’expérience. Le changement de cadre qu’apporte l’écran combiné à l’absence de cahier, stylo et livre facilite la mentalisation de la relation aux nombres et aux opérations. Ainsi la connexion au cerveau est plus directe.

L’écran a pour l’élève un pouvoir attractif fort, qui l’implique dans une dimension ludique et donc de plaisir. Le fonctionnement, tactile pour la tablette ou avec souris et clavier pour l’ordinateur,  a un effet d’accélérateur pour l’élève en comparaison d’un travail à l’écrit, lorsque les logiciels de calcul sont bien choisis.

C’est un atout pour la pratique de travaux de calcul de type gamme, c’est-à-dire d’exercices d’entraînement ritualisés. Ces derniers, indispensables, souffrent d’une image plutôt rébarbative. L’environnement numérique les rend plus attirants. 

Effacer l’impression de répétition au profit du plaisir de réussir

Les neurosciences cognitives mettent en évidence l’importance de l’automatisation de résultats et de procédures grâce à un travail régulier et répétitif.  Les exercices où la répétition est mécanique se prêtent très mal à l’écrit. Ce travail pourrait même devenir contre-productif. L’usage répétitif, sur tablette ou ordinateur, d’outils tels que Calculatice, trio ou Mathador laisse place à un aspect ludique. Le répétitif peut même devenir jubilatoire !

S’entraîner sans avoir peur de se tromper

L’élève travaille seul ou éventuellement à deux sur sa tablette ou son ordinateur. Il peut tâtonner et essayer plus facilement, sans avoir le retour immédiat du professeur ou de la classe. Ce fonctionnement incite au test, qui est important pour de nombreux élèves qui hésitent et préfèrent ne pas répondre, dans le doute. La démarche scientifique commence par cette approche d’incertitude.

Recréer du lien entre la sphère scolaire et familiale 

Enfin, et c’est un élément important, c’est une façon de créer un lien entre l’école et la maison. Un élève qui prend du plaisir et qui progresse en classe avec des outils numériques pourra les utiliser et les pratiquer sur un écran à la maison, et peut-être partager ce plaisir avec ses parents, ses frères et sœurs ou ses amis. L’image des mathématiques a souffert au cours des dernières décennies, et il est important de reconstruire ce lien affectif entre l’école et l’environnement autour de pratiques mathématiques. Le numérique et le jeu peuvent y contribuer.

Mathador Classe, un outil numérique pour la pratique du calcul mental ludique

Le début d’année scolaire est un moment propice pour mettre en place des dispositifs annuels, notamment Mathador. Canopé propose un abonnement classe qui permet à l’enseignant, du CE1 à la 3ème  :

• de créer un compte à chacun de ses élèves pour accéder aux jeux Mathador Chrono et Mathador Solo,
• de participer au concours Mathador,
• d’accéder à de nombreux indicateurs statistiques (choix des opérations, nombres de parties, durée de jeu…) pour suivre la progression de ses élèves ou de sa classe.

L’accès aux jeux Chrono et Solo est possible sur tout support (ordinateur, tablette, smartphone). Cela donne une grande souplesse dans l’utilisation des jeux qui peuvent se pratiquer en classe, comme à la maison. 

Un plus : la possibilité de faire des matchs avec Mathador Chrono en réseau et à distance.

Le concours Mathador compte 5 catégories (CE1, CE2, cycle 3, cycle 4 et classes SEGPA-EREA). Il permet de partager une épreuve hebdomadaire de type « compte est bon » durant 17 semaines, de janvier à mai.

Voici deux exemples de suivi statistique d’élèves pendant le concours Mathador 18/19.

Voilà un profil d’élève de 6° qui a beaucoup progressé sur l’année. Il termine le concours avec une véritable aisance et fluidité mentale. Le répertoire s’est bien développé, la répartition de l’utilisation des quatre opérations est un bon indicateur. De plus, il réalise quatre coups Mathador sur la fin de l’année.

Ce second profil reflète un élève en difficulté. Le répertoire est encore en construction, car il utilise majoritairement l’addition. La relation aux nombres et aux opérations n’est pas encore stabilisée.

D’autres sites et logiciels existent pour développer la pratique du calcul ou pour faire vivre différemment la géométrie.

Bon jeu, c’est à vous…